Les artistes du Sangeet Quartet s’attachent à faire découvrir au public les trésors du saṅgīta : en Inde, l’alliance raffinée du chant, de la musique instrumentale et de la danse. Formés entre la péninsule indienne et l’Europe, leur approche combine la rigueur de l’apprentissage et des contextes de jeu traditionnels à une grande expérience des scènes occidentales, développant des outils sensibles et accessibles pour faire goûter à toutes et tous les subtilités d’un univers artistique fascinant. Celui notamment du kathak, une forme de danse née dans les temples et les palais de l’Empire moghol, qui conte, par le biais d’une large palette de gestes (mudrā) et d’expressions du visage, des histoires divines et profanes puisées dans les mythes, les légendes et les imaginaires poétiques du sous-continent indien. 

Les instruments à cordes pincées (sitar) ou frottées (dilrubā) dialoguent avec les tambours (tablā et pakhawaj), tandis que la voix, tour à tour mélodieuse ou percussive, égrène ses ornements ou scande les bols – syllabes rythmiques. De leur rencontre naît un jeu jubilatoire de questions-réponses, où l’improvisation a la part belle.

Meera s’est formée à la danse kathak depuis 2000 sous la direction de Pt. Ravi Shankar Mishra, célèbre danseur de la gharānā (école stylistique traditionnelle) de Bénarès, et a ainsi développé une grâce et une aisance remarquables dans l’entrelacement des rythmes complexes et des mouvements gracieux propres au kathak. Forte de ses 24 ans de pratique et de dix années de vie en Inde, elle est aujourd’hui une artiste recherchée, appréciée pour ses performances en solo ou en duo dans divers festivals et institutions renommés d’Inde du Nord et d’Europe.

Elle conquiert le cœur du public par son dévouement au kathak et sa facilité à communiquer en français, en anglais et en hindi. Meera fait partie des rares interprètes étrangères de kathak à avoir vécu intensément la culture locale et saisi non seulement les aspects techniques de cet art, mais aussi la profondeur de la tradition dans laquelle il s’enracine.

Au cours de sa carrière, elle a travaillé et s’est produite avec des musiciens et danseurs rwenommés, tels que le maître de tablā Pt. Sanju Sahai, Prabhu Edouard, la compagnie de danse Arjun et Anuj Mishra, ainsi que le jeune virtuose du kathakVishal Krishna.

Madhubanti Sarkar est issue d’une famille de musiciens de Calcutta. Initiée dès l’enfance à la musique classique de l’Inde du Nord (hindustānī sangīta) par son père, Goutam Kumar Sarkar, chanteur de khayāl et de ṭhumrī, disciple du grand maître Pandit Jnan Prakash Ghosh, puis diplômée de Sangīt Viśārād Upādhi, elle a poursuivi sa formation en khayāl auprès de Santanu Bandyopadhyay, éminent représentant de la gharanā de Bishnupur, et en musique semi-classique auprès de Dalia Rahut, digne héritière de la tradition de Bénarès.

Grâce à cette formation riche et diversifiée, Madhubanti maîtrise le répertoire classique (khayāl) ainsi que les formes semi-classiques telles que le ṭhumrī, le dadra, le chaiti, le kajri ou encore le bhajan. Installée aujourd’hui dans la région lyonnaise, elle a été invitée à se produire en concert en France, en Allemagne, aux Pays-Bas, en Suisse, en Guadeloupe et au Maroc. Elle a notamment chanté à l’occasion de la visite officielle du Premier ministre indien Narendra Modi en France, où son interprétation a été vivement saluée.

Sébastien Lacroix est multi-instrumentiste et se consacre depuis près de trente ans à la musique classique de l’Inde du Nord. Il a étudié le sitar et le surbāhār (sitar basse) auprès de Paul Grant à Genève, dans la tradition de la Shāhjahānpur Senia gharānā. Il s’initie depuis vingt ans aux vièles indiennes esraj et dilrubā, et a enrichi son jeu par deux années de formation vocale auprès de Pt. Devashish Dey à Bénarès.

Enseignant aux Ateliers d’ethnomusicologie de Genève, il pratique également les musiques traditionnelles et classiques d’Afghanistan avec la diaspora afghane en Suisse et en France. Depuis plusieurs années, il séduit le public par la musicalité de son style et l’expressivité de ses mélodies.

Alexis Weisgerber commence le tablā à Calcutta auprès de Nimai Das, musicien du style de Bénarès réputé pour son jeu de basse et son raffinement rythmique. Après cinq années d’apprentissage à ses côtés, il poursuit sa formation avec Shubh Maharaj, représentant du style expressif et poétique de Bénarès. Il découvre le pakhāwaj en 2011, qu’il étudie d’abord auprès de Srikant Misra, puis de Mohan Shyam Sharma à Delhi et d’Ankit Parikh à Bénarès.

Installé à Nantes, Alexis fait aujourd’hui partie des rares percussionnistes en Europe à accompagner aussi bien la danse kathak au tablā que la danse odissi au pakhāwaj. Il a enseigné le tablā au conservatoire pendant trois ans et collabore à divers projets artistiques mêlant percussions indiennes et créations contemporaines (Trio Milendall, Rangeela, Crimson Daze).