A Genève, Fabrice Contri a repris la direction des Ateliers d’ethnomusicologie il y a tout juste une année. Dans cet article paru en septembre 2019 dans la Revue Musicale Suisse, il dialogue avec le journaliste Gianluigi Bocelli de son métier, et en particulier du rôle social et politique joué par les ADEM.
Leur rendez-vous automnal avec le festival Les Nuits du Monde approche : cette année, il s’intitule « L’aventure des voix », du 8 au 17 novembre, une exploration des usages singuliers de la voix humaine de l’Afrique à l’Iran, de la musique classique indienne au baroque français, en passant par le jazz.
Les Ateliers d’ethnomusicologie (ADEM), nichés derrière la gare Cornavin à Genève, offrent une panoplie d’activités : les Nuits du Monde, mais aussi leur « festival d’hiver », généralement dédié aux aires culturelles (cette année les musiques du nord de l’Europe : Finlande, Norvège et Suède), comme des concerts ponctuels en collaboration avec d’autres institutions genevoises jalonnent leur riche pro- grammation. Leur revue Les cahiers d’ethnomusicologie a une renommée internationale, et leurs locaux accueillent une grande liste de cours et d’ateliers de musique et de danse, au cœur d’une logique de transmission qui caractérise cette atypique école de musique genevoise. La « Croisée des cultures » (semaine de stages pratiques autour des musiques du monde, chaque début juillet) apparaît aussi comme l’un de leurs moments clés.
Les ADEM ont été fondés en 1983 par le spécialiste de l’Inde du Sud Laurent Aubert, qui en a gardé la direction jusqu’à l’été 2018, quand elle est passée dans les mains de Fabrice Contri. Ce dernier est lui aussi un spécialiste de la musique classique sud-indienne, mais ses talents d’ethnomusicologue se combinent avec une passion pour la musique baroque et une formation en clavecin et orgue. À côté de ce poste à la tête des ADEM, il aime partager son savoir : il enseigne l’ethnomusicologie au Conservatoire de Lyon depuis 2001 et il est chargé de cours à la HEM. Nous l’avons interviewé à l’occasion de la fin de sa première année de mandat.
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Photos : Alexis Toubhantz
Fabrice Contri
En ces temps de disette culturelle, l’équipe des Adem reste active et s’efforce à construire l'avenir, en espérant que cette deuxième vague de l’épidémie s’achève au plus vite et ne laisse pour seules traces que de belles idées, sources de rencontres nouvelles et de création. Une période de veille donc, non pas d’assoupissement...
Angela Mancipe
La situation sanitaire liée à l’épidémie de la Covid-19 a amené beaucoup de métiers à se restructurer. L’enseignement musical au sein des ADEM n’a pas fait exception : plusieurs de nos professeur.e.s ont mis en place des cours à distance, ce qui a impliqué un grand investissement technique et personnel. Ethnosphères Magazine partage avec vous le témoignage de trois d’entre eux.elles et le bilan qu’ils.elles tirent de cette expérience.
Fabrice Contri
« Australien d’origine hongroise, diplômé de l’Université de Melbourne VCA avec un Bachelor en Danse, József Trefeli travaille trois ans en Australie puis intègre la Compagnie de danse Alias en 1996 à Genève. En 2005 József fonde sa propre compagnie pour une commande chorégraphique de l’Association pour la Danse Contemporaine (ADC) à Genève. » Particulièrement actif dans le domaine pédagogique, il enseigne notamment aux ADEM, au sein du groupe Pannonia, la danse traditionnelle du pays de ses origines...
Alexis Toubhantz
Lo Còr de la Plana est devenu au fil de trois albums - salués par la critique, les professionnels et le public - l'un des ensembles de référence de la création musicale occitane contemporaine. Constitué de chants religieux, à danser ou politiques, son répertoire apparaît comme un véritable engagement. Ethnosphères s’est entretenu avec Manu Theron, fondateur et directeur artistique du groupe qui se produira lors du festival Les Nuits du monde.