Photo : Duo Valla-Scuratti, Cegni, Lombardie
L’initiative musique aux fenêtres, qu’ont lancée à l’origine nos amis Italiens, est une magnifique façon de dépasser l’isolement et les barrières des balcons elles-mêmes. Elle se généralise de jour en jour, un peu partout, comme à Genève : les ADEM ne peuvent être que solidaires et résonner en sympathie avec toutes celles et tous ceux qui contribuent à lutter d'une façon ou d'une autre contre une crise sans précédent. Aussi s’associent-ils à cette fête sonore en invitant les musicien.ne.s qui œuvrent habituellement en leur sein (les professeur.e.s et leurs élèves, les artistes qui participent à leur activité) comme partout ailleurs, à se mettre à leur tour à jouer et à chanter aux fenêtres, en respectant bien évidemment les consignes sanitaires et en ne perturbant pas les moments de calme, nécessaires au repos de toutes et tous.
Rester chez soi, respecter le confinement, c’est aussi être amené à modifier son quotidien, je dirais accepter, et peut-être même retrouver, un autre rythme. Non pas forcément tendre à davantage de lenteur (même confiné.e.s, demeurons actif.ve.s !) mais aller plus en profondeur. Au-delà des inévitables privations.
Depuis plusieurs années, les musicien.ne.s doivent répondre à des sollicitations de plus en plus exigeantes et contraignantes, à une lourdeur bureaucratique, parfois aussi à une forme de diktat de la scène. On ne creuse plus. J’espère que ce temps de stress épidémique, et hélas de vache maigre pour les artistes, sera aussi celui d’une accalmie, d’un éloge de la profondeur : une invitation à prendre le temps de répéter, de cultiver un répertoire, des sonorités, de chercher de nouvelles postures face à certaines traditions. Aller vers l’autre en sonnant et en écoutant. Non pas simplement être des artistes mais, mieux peut-être, des artisans. Pour que la salle de concert redevienne ensuite un atelier ! Nous serons là pour vous soutenir quand vous ressortirez !
Sonnons aussi pour tous les personnels soignants !
Alexis Toubhantz
L’été dernier, Ethnosphères magazine est allé à la rencontre de Tassilo Jüdt, auteur de l’identité graphique des ADEM depuis 2009. Celui-ci nous a reçu dans son atelier de Veyey, sur la Riviera vaudoise, une pièce lumineuse et chaleureuse, à son image. Retranscription d’une conversation riche et animée, autour de son parcours personnel, son métier de graphiste-illustrateur et la relation féconde qu’il a tissée avec les ADEM depuis près de 12 ans.
Katia Meylan
À Genève la multiculturelle, on peut non seulement goûter des injera érythréennes ou de la poutine canadienne, mais aussi danser le tango argentin, accorder nos voix sur des polyphonies grecque et… faire vibrer un taiko japonais. L’art sillonne les routes du monde et les Ateliers d’ethnomusicologie (ADEM), en réunissant des artistes et professeurs aux savoirs culturels très variés, ont à cœur de contribuer à sa circulation. Depuis trois ans, Sandra Miura y enseigne le taiko, percussion nipponne qui convoque à la fois rythmique, musicalité et mouvement. Portrait de la musicienne à travers cet art qu’elle affectionne.
Fabrice Contri
Confronté à une crise sanitaire qui s'installe dans la durée, les Adem ont choisi d’emprunter la voie d’une diffusion numérique en "streaming" pour leur festival d’hiver 2021 Μousiki ! Musiques et danses de Grèce. Intermédiaire précieux entre notre structure, les artistes et le public, le numérique nous permet, envers et contre tout, de maintenir des liens sociaux et même d’en créer de nouveaux. Tout en reconnaissant le potentiel du numérique, et la place grandissante qu'il est amené à prendre dans nos activités, cet article s'efforce de rappeler en quoi la captation et la diffusion de concerts par le prisme des outils multimédias ne peut être qu’accessoires dans le domaine qui est le nôtre, celui des musiques et danses du monde.
Angela Mancipe
À l’occasion de la parution de l’édition 33 des Cahiers d’ethnomusicologie, dont le dossier thématique se penche sur les rapports entre musique, agressivité et conflit, Ethnosphères magazine vous propose un avant-goût de ce nouvel opus, qui illustre la multiplicité de regards qu’ouvre un tel sujet et la contemporanéité de ses problématiques.
Photo : Sisa Calapi