ateliers
d'ethnomusicologie

Veiller au lendemain

Focus | 24 November 2020 | Fabrice Contri


Photo : Dora Zarzavatsaki

 

« Les salles de spectacle à peine rouvertes, leurs portes se referment et les artistes rentrent chez eux. Prenez soin de vous et des autres :  plus tôt nous serons revenus. »

Tel est le message inscrit sur notre site Web, depuis que nous avons dû interrompre notre festival en plein cœur de son déroulement. Jusqu’à ce coup d’arrêt brutal, nous avions cherché à maintenir nos concerts coûte que coûte, et nous ne le regrettons pas : en dépit de la jauge limitée à cinquante places, la première semaine des Nuits du monde a offert de magnifiques moments de partage tant sur scène que dans la salle. Cela nous permet de dire que, malgré la morosité et l’inquiétude ambiantes, la ferveur des artistes comme des spectateurs et spectatrices est et sera encore présente bien longtemps. Ferveur… un terme qui exprime l’enthousiasme et la passion, un certain sens du dépassement de soi aussi, à travers l’art, notamment. Un sentiment fort qui nous aide toutes et tous à patienter et attendre.

En ces temps de disette culturelle, l’équipe des Adem reste active. La programmation des prochains jours s'avère encore incertaine, nous espérons évidemment qu'elle pourra avoir lieu en présence d'un public réel. Dans le cas contraire, elle se réduirait à des concerts à huis clos, enregistrés, filmés et diffusés sur divers canaux comme nous avions commencé à le faire au printemps dernier avec Les jardins des Adem… Nous avons également réactivé la rubrique « Sortir des Murs » d’Ethnosphères Magazine, cette série initiée lors du premier confinement, et qui vous invite à des échappées belles à travers les univers musicaux qui nous sont chers. Nous nous efforçons aussi à construire l'avenir, en espérant que cette deuxième vague de l’épidémie s’achève au plus vite et ne laisse pour seules traces que de belles idées, sources de rencontres nouvelles et de création. Une période de veille donc, non pas d’assoupissement...

Notons d’ailleurs que plusieurs de nos professeur.e.s et de leurs élèves poursuivent leurs activités en nos locaux ou depuis leur domicile, en présentiel ou distanciel en tirant parti, notamment, des outils informatiques de « visioconférence »  (voir à ce sujet l'article d'Angela Mancipe). Plus que jamais, nous avons conscience du rôle essentiel qu’ils.elles jouent au sein de notre association qui, grâce à votre soutien et celui fidèle de la ville de Genève, parvient à résister à la crise que nous traversons. Sans doute cette période singulière éprouve-t-elle notre patience individuelle mais elle nous permet aussi d’évaluer notre solidarité, valeur fondamentale évidemment au sein du monde associatif. Demeurons à l’écoute les un.e.s des autres, afin que nous puissions bientôt goûter de nouveau la musique sur scène !

Fabrice Contri

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